Certaines entreprises hésitent à investir au Canada à cause de l’incohérence des politiques fédérales et provinciales en matière de lutte contre les changements climatiques, affirme le leader du Conseil canadien des chefs d’entreprise, important regroupement de dirigeants d’entreprises.
Dans une lettre aux leaders des provinces, rendue publique lundi en prévision de la réunion des premiers ministres provinciaux à Vancouver, cette semaine, Tom d’Aquino reproche aux premiers ministres de faire cavaliers seuls, chacun de leur côté, avec “des objectifs différents et des politiques souvent peu compatibles” dans le dossier des changements climatiques.
Selon lui, cela engendre de la confusion, des chevauchements, des relations conflictuelles. Il s’agit pourtant de questions qui auront un impact profond sur les grandes industries et, au bout du compte, sur les consommateurs canadiens, souligne-t-il.
Dans des dossiers comme les cibles de réduction des émissions, le partage de la responsabilité en matière de réduction des gaz à effet de serre, les taxes sur le carbone, la création d’un régime d’échange de droits d’émission, entre autres, Ottawa et chacune des provinces ont adopté des positions divergentes, déplore M. D’Aquino.
Toujours d’après M. D’Aquino, le CCCE ne critique pas les propositions respectives des différents gouvernements – plusieurs vont dans la bonne direction, dit-il – mais il estime qu’ils devraient tous travailler en collaboration et essayer d’adopter des positions communes face aux changements climatiques, de manière à ce que les entreprises sachent à quoi s’en tenir en ce qui a trait aux règlements et à leurs modalités d’application.
Le CCCE préconise une stratégie nationale sur les changements climatiques, sans se prononcer sur l’option de la taxe sur les émissions carboniques. L’urgence d’une approche nationale coordonnée est encore plus vive dans le contexte du marasme économique actuel au pays et de la crise du secteur manufacturier, soutient M. D’Aquino. Cela affecte les décisions d’investissements, dit-il.